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Comment adopter des pratiques d'impression plus vertueuses [2/2]

Nous l'avons vu précédemment, il y a donc une nécessité d’améliorer et de réduire l’impact de l’imprimerie. Cependant, il existe des solutions à pouvoir mettre en place en tant que designer dans la réalisation de son travail ou dans le conseil d’un client pour l’impression afin d’optimiser les impacts du secteur. Nous avons déniché pour vous les pratiques & astuces afin d’éviter au maximum ces pratiques.

Les solutions et outils mis en place : les taux d'encrage

Dans le choix des couleurs

En tant que designer, l’une des caractéristiques principales sur laquelle nous pouvons agir est le choix de nos couleurs, qui, elles mêmes influenceront plus tard le taux d’encrage de notre impression. Rappelons que ce taux doit idéalement être inférieur à 300%, voire 270% sur des papiers plus léger afin d’éviter un maculage sur votre support à savoir l’apparition de salissures et tâches d’encre.

Pour calculer ce taux, rien de plus facile, on additionne la somme de chaque encre CMJN. Par exemple pour un bleu ciel C60 M0 J10 N0, la somme du cyan et du jaune nous emmène à un total de 70% d’encrage ce qui est parfait pour l'impression.

Vous voulez vous challenger et utiliser des couleurs qui ne dépassent pas 100% de taux d’encrage ? Dans ce cas là, le nuancier de l’agence Ecobranding est là pour vous. Disponible en fichier .ASE vous pourrez directement l’installer dans Adobe Illustrator afin de découvrir les 167 couleurs proposées à travers celui-ci. Mais sachez qu’il existe encore de nombreuses couleurs à construire en dessous des 100% d’encrage, prêts à relever le défi ? Chez Hypersthène, nous l'avons fait lors de notre projet pour Jeujouéthique !

Attention, on aime tous les modes de fusion pour créer des super effets WAOUW, mais en imprimerie, soyons vigilants… car oui, ces modes agissent sur la couleur et additionne les valeurs entre elles. Par exemple un fondu noir en produit (même 100%) sur une image va considérablement augmenter son d’encrage.

Taux Encrage
Benday des nuances d'impression

Des valeurs de noirs moins gourmandes en encres

  • Pour un noir de soutien plus riche : C40 M20 J20 N100
  • Pour un noir de soutien plus froid : C30 M0 J0 N100
  • Et enfin pour un noir de soutien plus chaud : C0 M50 J20 N100


Optimiser l'usage des images

Les images sont aussi des grands sujets à traiter, et pour éviter les problèmes il existe des normes couleurs (ECI, FOGRA, ISO) à simplement appliquer sur celles-ci. Ces normes permettent d’avoir un affichage ou un rendu au plus fidèle de vos couleurs afin d’éviter les mauvaises surprises lors de l’impression mais aussi de limiter le taux d’encrage maximal de celles-ci à 300%.

Pour cela, la norme la plus répandue est le profil ISO Coated v2 300ECI, plus connu sous le nom de FOGRA39.

Des typographies pensées pour l'encrage : les EcoFonts

Les EcoFonts sont des polices qui ont spécialement été conçues pour économiser de l’encre à l'impression. En effet, de par leurs espaces négatifs importants (on est d’accord avec vous elles ne sont pas forcément supers jolies comme ça), lors de l’impression, ces espaces vont venir se combler grâce à la diffusion de l’encre qui viendra alors dévoiler sur papier une typographie totalement pleine et agréable à lire. RymanEco, SpranqEco.

De la même manière, mais en plus discret et avec des typographies plus créatives : les typographies InkTrap sont conçues avec des détails qui sont soustraits aux formes de lettres. Lorsque la police est imprimée, l'encre se répand naturellement dans la zone supprimée.

L'usage de l'outline pour habiller et créer un vide d'encrage

Vous souhaitez aller dans une démarche d’économie d’encre encore plus importante : l’usage de trames très rapprochées peut aussi être une solution afin de créer l’illusion d’un aplat de couleur de loin et d’un jeu graphique de près. L’outline est aussi une démarche intéressante à utiliser, notamment lors de titrage afin d’apporter un graphisme différenciant des autres éléments mais aussi en supprimant une grande partie d’encrage de la typographie.

Qloudia Mockup
L'usage de l'outline pour notre projet Qloudia

Dans une démarche de conseil

Notre rôle en tant qu’agence est aussi de vous conseiller au mieux dans vos démarches d’impression. Là aussi, il existe de nombreux éléments à prendre en compte afin de minimiser l’impact de son support et cela passe aussi par le choix du papier et de votre imprimeur.

Pour le choix du papier, ce dernier connaît une très forte hausse de prix en ce moment, avec pour cause l’augmentation des tarifs de l’énergie, mais aussi des plus faibles productions pour une orientation vers l’industrie du carton et du packaging massive. Pour pallier à cela, la majorité des journaux, magazines et supports éditoriaux se voient être déclinés dans des versions numériques. À défaut du charme de sa version physique, le numérique propose ses avantages, notamment dans le choix des couleurs avec un spectre colorimétrique bien plus large que celui de l’imprimerie ou encore avec la possibilité d’y ajouter des interactions, vidéos et bien d’autres.

En revanche, si vous souhaitez quand même imprimer votre support, nous vous déconseillons l’usage de papier couché qui malgré son agréable toucher ou sa sublime blancheur, subit une lourde opération chimique pour parvenir à ajouter cette couche.

Là aussi, privilégiez le choix d’un papier au plus proche de votre format final afin d’éviter au maximum les chutes et pertes lors du façonnage.

Enfin, on vous conseille de choisir un papier PEFC qui proviendra de forêts FSC qui sont des écolabels dont est issu le bois avec pour objectif d’être gérées au fil des années, mais qui tient aussi compte des droits des travailleurs et des communautés annexes aux espaces boisés.

Enfin, pour un imprimeur au top au niveau des engagements, nous vous conseillons de vérifier quelques une de ces certifications :

  • La norme ISO 14 001 : certification internationale qui atteste d’un management environnemental par l’amélioration continue et s’assurant d’une politique très stricte de prévention des risques environnementaux et de l’éco-conception des produits et services.
  • Imprim’Vert : label français accordé aux imprimeurs par la Chambre des Métiers qui respectent un cahier des charges en matière de lutte contre les impacts environnementaux.
  • PEFC et FSC : certification internationale vous assurant que les forêts dont sont issus les papiers sont gérées durablement.

Vers des pratiques plus vertueuses

Des encres plus responsables

À l’heure d’aujourd’hui, de nouvelle entreprise se lancent aussi dans le marché des encres en remplaçant les hydrocarbures par de l’eau ou encore des huiles végétales mais il reste encore une place importante aux pigments, qui eux proviennent des combustions fossiles. Pour répondre à cela, l’entreprise LivingInk propose de nouvelles encres entièrement à base d’algues et d’eau, avec un impact carbone négatif à la clé. En prime d’être aussi noir que les encres à base de noir de carbone, celle-ci résiste à la lumière UV et ne se décolore donc pas.


L'imposition "multi-supports"

En tant que designer, il suffit aussi parfois d’être malin en réfléchissant à l’imposition de nos documents afin d’économiser les tirages papier. Par exemple lors de notre projet pour Noväa, l’imposition se voit optimisée en une multitude de supports : le menu, une fois plié, devient manifeste ou encore une affiche une fois le support ouvert en entier ! 3 supports en 1... Magie !

Stopmotion Novaa
Support déclinable pour Novaa

Lorsque l’imprimeur réalise l’imposition pour imprimer votre document, celle-ci est normalement réfléchie pour éviter au maximum la perte de papier. Mais parfois, suivant les formats il reste une perte “obligatoire” que l’on peut essayer de minimiser par exemple en ajoutant une réalisation tierce, qui viendra réduire la perte tout en diminuant le coût de l’impression.


Et si on éviter la découpe ?

La finition est aussi une partie importante lors de la réalisation d’un produit imprimé. Afin d’éviter au maximum les chutes de papier, nous vous conseillons de rester dans des formats standards d’impression.

Mais le problème viendra quand même se poser si l’on souhaite imprimer une brochure par exemple. Là aussi, lors de l’assemblage, la brochure est séparée en impression de cahiers pliés qui lors du montage, sont ensuite coupés sur toute la partie basse afin de pouvoir ouvrir la brochure (ce qui vient encore créer des déchets imprimés).

La solution demande un peu plus de temps mais vise à ne produire aucun résidu de papier. En effet avec un léger changement d’imposition, et quelques coupes sans perte, il est possible de réaliser et plier un cahier. Il ne restera alors plus qu’à agrafer les cahiers entre eux.

À l'inverse si vous souhaitez imprimer une brochure avec un dos carré, privilégiez le dos carré cousu qui à l’inverse du dos carré collé ne nécessitera aucune coupe et colle et donc zéro déchet.

Pliage Zine
Pliage pour un livret de 16 pages sans chute de papier à la clé

Pour des finitions plus responsables

Une impression plus responsable ne signifie pas au contraire un produit fini moins noble. Car il existe tout autant de finitions pour votre produit, telles que :

  • Le gaufrage qui peut se réaliser de deux manières différentes, à savoir l’embossage (un relief qui ressortira du papier) et le débossage (un relief qui viendra creuser le papier). Cette technique se base sur le même principe que la dorure à chaud sauf, que lors de l’application il n'y a pas d’ajout de matière.
  • Les vernis sont eux aussi une finition qui fait son charme de part sa brillance mais qui reste très polluante. L’alternative à un vernis UV sera le vernis acrylique qui contrairement à l'UV (composé de polymères), il se compose en grande partie d’eau et ne viendra donc pas produire de déchets chimiques.
  • Une finition couture telle que le dos carré cousu ou encore des embellissements à base de fil d’or par exemple.
  • La risographie est une technique d’impression par couches à travers un film perforé d’une trame de points dans laquelle l’encre passe afin d’imprimer le visuel. En effet, elle a pour intérêt de ne dépenser que très peu d’énergie pour fonctionner et produit moins de déchets que les autres méthodes d'impression numérique. Cette technique vous tente ? Découvrez tous les prints Hypersthène en risographie sur notre shop !
Embossage Gaufrage Atelier Bulk
Embossage pour le 39V réalisé par l'atelier Bulk

Et pour conclure dans tout ça ?

Pour conclure, l’industrie de l’imprimerie a un impact considérable sur l’environnement. De la pollution de l’air aux déchets imprimés : ce sont des problèmes majeurs auxquels le secteur doit faire face.

Alors certes, le secteur peut encore mieux faire (même si il s’améliore énormément de jour en jour), mais heureusement chacun peut essayer d’intégrer toutes ces astuces à ses projets et à son échelle afin de proposer de supers résultats.

Chez Hypersthène, on essaye d’intégrer au maximum toutes ces démarches dans nos projets du quotidien. Maintenant c’est à vous de jouer !

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